Varennes sur Amance 52400 - Mairie

Histoires et légendes

Marcel Arland

Biographie

Marcel ArlandÀ Varennes-sur-Amance, village du sud de la Haute-Marne, le 5 juillet 1899 naît Marcel Gustave Arland. Très jeune, il se trouve confronté avec la mort et une mère devenue inconsolable puisque son père (1) décède en 1903. A l’école communale, l’instituteur le soutient jusqu’au collège. Après le baccalauréat de philosophie passé à Langres, il part pour Paris afin de préparer une licence de Lettres à la Sorbonne. Quand vient le service militaire, Marcel Arland s’attache à la littérature. On lui confie la direction de la partie littéraire de l’Université de Paris, il obtient la collaboration de : Marcel Proust, Jean Giraudoux, Blaise Cendrars, François Mauriac… L’été 1922, il rentre à Varennes pour écrire Terres étrangères que Gide accueille favorablement. Dès lors, il se trouve introduit à La Nouvelle Revue Française (La nrf), où il rencontre Jean Paulhan. En 1924, son essai Sur un nouveau mal du siècle provoque quelques remous (2). Il est nommé professeur de Lettres à Jouy-en-Josas (3) jusqu’en 1929, l’année où il publie L’Ordre qui lui vaut le Prix Goncourt. Il entre ensuite au comité de lecture des Editions Gallimard. Marié à Janine Béraud en 1930 (4), il quitte Paris pour s’installer près de Magny-en-Vexin (5) puis à Brinville (6). Mobilisé, il se retrouve successivement à Langres, Nantes (avec Eugène Guillevic, le poète) (7), et en Algérie. A son retour, son activité de critique devient intense. Il collabore à Hommes et Mondes (où il tient la chronique des arts de 1947 à 1951), Combat, Arts, La Table Ronde, La Gazette de Lausanne, Contemporains… Lorsque reparaît La nrf, il en assure la co-direction avec Jean Paulhan, puis la direction jusqu’en 1977. Il reçoit, dès 1952, le Grand Prix de l’Académie française et, huit ans après, le Prix National des Lettres. Le 20 juin 1968, Marcel Arland est élu à l’Académie française au fauteuil d’André Maurois. Décédé à Brinville le 12 janvier 1986, Marcel Arland repose au cimetière de Varennes-sur-Amance où Janine le rejoint dix mois plus tard.


Michel Thenard
Terre lorraine n° 19 

(1). Paul Victor Alexandre Arland (1875-1903). Fils Charles Arthur (1839-1900), vigneron à Varennes. Recensé comme vigneron, mais de santé fragile, il exerce les fonctions de secrétaire de mairie à Varennes-sur-Amance. Le 25 novembre 1895, il épouse Justine Noémie Vincent (1876-1970), originaire de Varennes, et ont deux enfants : René (1896-1964) et Marcel. 
« Mon père, sans fortune et malade depuis le collège, était mort à vingt-sept ans (…) ; ma mère ne pouvait travailler ; ce sont ses parents, déjà vieux, paysans purs, qui nous ont fait vivre, à force de se priver eux-mêmes. », Marcel Arland, Je vous écris… « Lettre X au vent d’Est), Gallimard, p. 212.
« C’était donc en 1895. Victor avait vingt ans, et dix-neuf la jeune fille qu’il allait épouser. Il est mort en 1903, laissant deux fils, l’un de six ans ; j’en avais trois et demi. » Marcel Arland, Ce fut ainsi, p. 132.
Cf. « Marcel Arland, une lignée familiale enracinée dans le pays d’Amance », Daniel Adt, Les Cahiers Haut-Marnais, n°164, 1er trimestre 1986. & Leurs ancêtres étaient haut-marnais, Didier Desnouvaux, tome II, Chaumont, Centre généalogique de Haute-Marne, pp. 9-35.
(2). «Jacques Rivière, qui dirige La nrf, l’invite à s’y exprimer librement sur les tendances de la jeune littérature. Ce fut Sur un nouveau mal du siècle, auquel Rivière répondit dans le même numéro –et qui fit beaucoup de bruit. (« Les entretiens de Pontigny » consacrèrent à cet essai une de leurs décades.) », Duvignaud Jean, Arland, Gallimard, p. 32.
(3). Avec Ramon Fernandez (1894-1944), qui collabore à La nrf à partir de 1923 par un article d’hommage à Marcel Proust.
(4). En janvier 1930 à Cusset (Allier), où le père de Janine possédait une belle demeure qui devint ensuite le palais de justice.
(5). Au lieu-dit Le couvent, qu’il nommera dans son œuvre « la Vigie ».
(6). « Peu avant la guerre, vous achetez Brinville avec votre frère, à quelques kilomètres de Fontainebleau, une grande maison, de hauts murs, des livres, les tableaux de vos amis peintres : Chagall, Fautrier, Dubuffet, Campigli… », Claude de Burine, Marcel Arland, Visages de ce temps, Rodez, Subervie, 1980, p. 23.
« Une maison blanchâtre, sorte de grand château XIXe en Seine-et-Marne, un jardin (…), des kilomètres de livres éparpillés de pièce en pièce et un musée vivant de la littérature au XXe siècle », Gilles Pudlowski, Le devoir de français, Flammarion, p. 55.
« Sa maison de Brinville lui ressemblait. Janine, Marcel, Laurence et moi arpentions le parc où l’hiver mettait en valeur la dignité des arbres », Jacques de Bourbon-Busset, « Hommage à Marcel Arland », Les Cahiers des Amis de Valery Larbaud, n°25, 1987.
(7). Cf. Préface de Guillevic in Marcel Arland Nouvelliste, Actes du colloque de Bruxelles (5 mars 1989), Glons, A.S.B.L. Le Marronnier, 1990.

Bibliographie chronologique

1923 Terres étrangères, Paris, Gallimard, (récit-roman).
1924 La Route obscure, Paris, Gallimard, (essai intime).
1924 Etienne, Paris, Gallimard, (récit).
1926 Monique, Paris, Gallimard, (roman).
1926 Maternité, Paris, Au sans Pareil, (nouvelle).
1927 Etapes, Paris, Gallimard, (essai intime).
1927 Les Ames en peine, Paris, Gallimard, (nouvelles).
1929 Edith, Paris, Gallimard, (récit).
1929 L’Ordre, Paris, Gallimard, (roman).
1929 Où le cœur se partage, Paris, Gallimard, (essai).
1930 Une Epoque, Paris, Corrêa, (essai).
1931 Carnets de Gilbert, Paris, Gallimard, (essai intime).
1931 Essais critiques, Paris, Gallimard, (critique).
1932 Antarès, Paris, Gallimard, (récit roman).
1934 Les Vivants, Paris, Gallimard, (nouvelles).
1935 La Vigie, Paris, Gallimard, (récit-roman).
1937 Les plus beaux de nos jours, Paris, Gallimard, (nouvelles).
1938 Terre natale, Paris, Gallimard, (récit).
1941 Anthologie de la Poésie française, Paris, Stock, (critique).
1941 La Grâce, Paris, Gallimard, (nouvelles).
1941 Sur une terre menacée, Paris, Stock, (essai).
1944 Zélie dans le désert, Paris, Gallimard, (récit-roman).
1944 Le Promeneur, Paris, Le Pavois, (essais critiques).
1946 Avec Pascal, Paris, Le Salon Carré, (critique).
1946 Les Echanges, Paris, Gallimard, (critique).
1947 Il faut de tout pour faire un monde, Paris, Gallimard, (nouvelles).
1949 Chronique de la peinture moderne, Paris, Corrêa, (critique).
1949 Sidobre, Paris, Minuit, (nouvelle).
1950 Marivaux, Paris, Gallimard, (critique).
1951 La Prose française, Paris, Stock, (critique).
1951 Lettres de France, Paris, Albin Michel, (critique).
1952 Essais et Nouveaux Essais critiques, Paris, Gallimard, (critique).
1952 La Consolation du voyageur, Paris, Stock, (récit).
1953 Georges de la Tour, Paris, Ed. du Dimanche, (critique).
1954 Nouvelles Lettres de France, Paris, Albin Michel, (critique).
1955 La Grâce d’écrire, Paris, Gallimard, (critique).
1956 L’Eau et le Feu, Paris, Gallimard, (nouvelles).
1960 A perdre haleine, Paris, Gallimard, (nouvelles).
1960 Je vous écris…, Paris, Grasset, (essai intime).
1963 La nuit et les sources, Paris, Grasset, (essai intime).
1965 Le Grand Pardon, Paris, Gallimard, (nouvelles et récits).
1967 La Musique des anges, Paris, Gallimard, (essai intime).
1968 Il faut de tout pour faire un monde, Paris, Gallimard, (nouvelles).
1969 Discours de réception à l’Académie française, Paris, Gallimard.
1970 Attendez l’aube, Paris, Gallimard, (nouvelles et récit).
1973 Proche du silence, Paris, Gallimard, (essai intime).
1977 Avons-nous vécu ? Paris, Gallimard, (essai intime).
1979 Ce fut ainsi, Paris, Gallimard, (essai intime).
1980 Dans l’amitié de la peinture, Paris, Luneau Ascot, (critique).
1981 Mais enfin qui  êtes-vous ?, Paris, Gallimard, (essai intime).
1983 Lumière du soir, Paris, Gallimard, (essai intime).